Quarante ans après l’invention d’Internet, plus de vingt-cinq ans après celle du Web, une pluralité des mondes numériques possibles se dessine. Une créativité économique sans pareille s’est construite autour des technologies numériques, tandis qu’émergent des pratiques transformatrices de la société et du politique, fondées sur une diffusion du pouvoir d’agir et des valeurs d’ouverture. Le numérique peut néanmoins conduire à des pratiques de prédation économique, favoriser une politique focalisée sur la communication plus que sur le sens commun et la mobilisation des citoyens, voire participer à certains phénomènes de radicalisation. Nous sommes sortis de la période de techno-enthousiasme qui a marqué la fin du 20e siècle. Nous avons maintenant collectivement conscience de l’épaisseur et de la complexité des changements véhiculés par le numérique. Nous sommes en mesure de dépasser aussi bien les discours du réductionnisme technologique qui rabattent le numérique sur l’outil, que les discours qui parent le numérique de valeurs et de vertus intrinsèques en oubliant à quel point celui-ci est un construit social.
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